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gner. Absorbé par la mise en batterie de quelques pièces, il ignore tout ce qui se passe à sa droite victorieuse où le manque de commandement de décision et d’initiative laisse échapper la victoire.

C’est, le 17, l’immobilité et la retraite vers Metz, devant un ennemi qui ne bouge pas.

C’est la bataille du 18, Saint-Privat, lutte héroïque à laquelle il reste étranger ; jouant au billard dans un fort ; laissant à ses lieutenants le soin d’exécuter les ordres qu’il a donnés et qui les font reculer, jusque sous les murs de Metz.

C’est la tentative de sortie du 31 août, 1er septembre, Servigny, tentative énigmatique qu’il s’abstient encore de diriger et qu’il exécute, du côté qui n’est pas le bon, comme disent les soldats, puisqu’il est opposé à celui par où devait arriver le maréchal de Mac-Mahon, pour le dégager.

Enfin c’est le blocus ; le blocus que coupent les vigoureux combats de Peltre et de Ladonchamp ; le blocus long de deux mois !

Les vivres diminuent, on se rationne ; les fourrages font défaut, les chevaux maigrissent et perdent leurs forces ; et le bétail manque ; on mange les chevaux ; on n’a plus de cavalerie, fort peu d’artillerie ; les munitions deviennent insuffisantes.

Et chaque jour, pendant deux mois, deux longs mois, c’est l’agonie régulière, croissante, fatale,