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Cette unité de doctrine, l’armée allemande la doit à l’action persévérante de son haut commandement, qui en a trouvé les principes fondamentaux dans l’étude des guerres de l’Empire.

Plus avisés, plus studieux, plus méthodiques que nous, les Allemands ont su tirer de l’étude de ces guerres où ils ont été si souvent battus, des enseignements qui leur ont permis de nous battre à leur tour ; tandis que nous, dans ces grands drames, nous n’avons, jusqu’à ces dernières années, trouvé que des motifs de fierté, d’orgueil et de confiance théâtrale.

Ils ont compris le capitaine qu’était Napoléon ; nous, nous avons chanté sa gloire, nous avons cru nous en revêtir, sans chercher à en discerner les causes.

L’étude que les Allemands ont menée à bien offrait cependant des difficultés.


Napoléon, en effet n’a pas, en dix-neuf années de guerres, fait de ses généraux, à l’exception de deux ou trois, des collaborateurs qui fussent pénétrés des principes qu’il appliquait et qu’il leur faisait appliquer. Fait plus singulier encore, à l’exception de deux ou trois de ces lieutenants qui contribuèrent tant à sa gloire quand ils combattaient près de lui, tous se montrèrent inférieurs à leur tâche, quand ils combattaient loin de lui.