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Eh oui, bien ; et elle est toujours bien faite, quand elle est faite selon les prescriptions du règlement, sainement appropriées aux circonstances.

Voilà pourtant à quel degré les exigences d’un commandement peuvent abaisser les esprits !

À qui doit-on s’en prendre, si nos bons officiers contractent des habitudes de servilité, si ils se montrent parfois au dessous de leur tâche, ou si, parfois aussi, ils ne discernent pas bien quel est leur devoir, si ce n’est aux prescriptions de chefs tyranniques et étroits, qui les ont systématiquement diminués ?


Toutes ces manies relèvent de la même préoccupation.

On veut avoir « son monde dans la main » ; car, pendant toute sa carrière, on entend : « J’ai mon monde dans la main… ». « Tenez votre monde dans la main. » Cela se conjugue. Cela sert d’avertissement, de règle, de conclusion et de jugement aussi. « Rien de tout cela ne lui serait arrivé, s’il avait eu son monde dans la main. »

Toutes les fois que j’ai entendu ce refrain, je me suis toujours représenté ces statues toutes raides d’Empereurs byzantins, un globe dans la main. Ces bons souverains ont l’air assez embarrassés dans cette posture ; mais combien l’embarras