rieurs, sans caractère, prétendaient leur imposer, au nom d’un désir que j’aurais exprimé, on ne savait où, ou d’un mot que j’aurais prononcé on ignorait quand !
Combien de fois n’ai-je pas saisi des cahiers d’instructions, de recommandations, d’observations et de prescriptions où les colonels avaient réglé tout et le reste, au détriment de l’autorité de leurs officiers ?
Combien de fois n’ai-je pas vu des capitaines qui ne répondaient pas à la question que je leur posais et tournaient leurs yeux attristés et suppliants vers leur Colonel, pour lui demander de prendre sur lui ce qu’il avait ordonné ! Pendant ce temps l’assistance souriait, à la dérobée, comme font les gens qui sont délivrés d’un mal qui les oppressait ; car elle sentait qu’un excès de pouvoir allait prendre fin. Le Colonel donnait les raisons de son acte et s’engageait à ne plus le commettre ; on passait, car, contrairement à ce que pensent les ministres, agents des ennemis de l’armée, il n’est bon ni d’humilier ni de rabaisser l’autorité.
Que de fois mes officiers d’ordonnance, bien stylés, ne répondirent-ils pas à des camarades, même à des officiers supérieurs, qui les priaient de leur faire connaître comment je désirais qu’on fît telle chose : « Bien. Le Général désire qu’on la fasse bien. »