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idées des supérieurs, avant même parfois d’avoir pu les discerner clairement, au risque de les fausser et de les dénaturer.

C’est à ce mode de formation que se trouve soumis souvent le Corps d’officiers !


À quel général n’est-il pas arrivé d’avoir à rectifier les prescriptions, aussi mauvaises qu’obséquieuses, que des colonels, désireux de plaire, avaient données, parce qu’ils croyaient qu’elles cadraient avec ce qu’on croyait être ses préférences ?

Je venais d’être pourvu d’une inspection permanente de cavalerie ; tandis que je m’occupais de mon installation, j’appris que, dans le désir de me plaire ou dans le désir d’avoir la vie tranquille, on procédait, dans deux de mes nouveaux régiments, à un abrutissement méthodique des officiers et des cadres. En quinze jours, on leur avait fait appliquer trois façons différentes de conduire l’avant-garde ; chaque fois dans le but d’opérer ainsi que des gens bien informés prétendaient que je le préférais. J’allai mettre fin à cette torture dégradante et faire comprendre que mes préférences étaient celles du règlement.

Ceci ne fut qu’un incident ; mais que de fois ne se renouvela-t-il pas au cours de ma carrière ! Que de fois n’ai-je pas eu à libérer mes braves officiers des prescriptions étroites que des supé-