Rien n’est plus douloureux que de songer aux drames qui ont déchiré les consciences de ses camarades, aux sacrifices que le devoir a pu leur imposer.
Toutes ces douleurs je les ai ressenties cruelles !
Ce que j’ai fait ?
Au cours de ma carrière, j’ai renvoyé à un sous-préfet une réquisition qu’il m’avait remise, parce que je la trouvais irrégulière, et il n’en fut plus question ; j’en ai transmis une, relative à l’évacuation d’une école, parce que je savais qu’elle serait évacuée, dès l’apparition des militaires, au cri de vive l’armée.
Ce que j’aurais fait ?
il serait ridicule de le dire ; les militaires ne parlent pas de semblables contingences. Mais le ministre qui m’enleva à mon commandement et au Comité de cavalerie, et me laissa trois ans sans commandement, sans mission et sans inspection, s’en doutait peut-être.
J’écris ces réflexions à Alger, sur cette terre d’Afrique qui nous est chère, car elle rappelle le plus beau geste peut-être de l’histoire glorieuse de notre pays que la France sut accomplir en dépit de la colère de l’Angleterre.
C’est ici que l’armée a mis fin aux hontes que l’Europe supportait à son grand déshonneur ;