Page:Donnet - Le Dauphiné, 1900.djvu/79

Cette page a été validée par deux contributeurs.
67
le dauphiné.

fer. On en fait le siège. L’artillerie porte sur le coteau de Chalemont deux batteries — et deux autres dans l’île, en face du couvent des Cordeliers.

« Les assiégés ripostent du haut du clocher de Saint-André, où ils ont monté une bombarde, mais devant la menace qui leur est faite de raser le clocher et tous les édifices publics, ils cessent le feu. Il était temps.

Les forts.

Les hostilités duraient depuis trois semaines. La tour du Pont-Dernier tombait en pierres. »

Grenoble, vaincue, ouvrit son enceinte. Le Parlement régla aussitôt les préliminaires de capitulation, sur les bases suivantes :

« Le roi de Navarre est reconnu roi de France ; Lesdiguières est nommé son lieutenant général en Dauphiné. L’exercice de la religion catholique est libre et toutes les juridictions sont rétablies. »

Il y eut une longue période de calme sous le nouveau Gouverneur. Calme dans le travail. L’outillage industriel se développe. On trace des routes, on endigue le Drac, on dresse une nouvelle ligne de forts.

Et quand ce digne Lesdiguières fut bien enclos dans ses bermes, quand il fut tout à son aise dans le fromage de Hollande de sa capitainerie générale, on vit – événement peu fait pour étonner de sa part – on vit son ardeur huguenote singulièrement décroître, à ce point qu’il finit par se convertir. Avait-il été touché par la grâce ? Non certes, le vieux matois ! Il n’avait été touché que par l’épée à manche d’or de con-