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le dauphiné.
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Les consuls, perdant la tête, avertissent La Motte-Gondrin, lieutenant général de la province.

La Motte-Gondrin veut marcher ; on le poignarde.

À cette nouvelle, la joie des réformés ne connaît plus de bornes. Sûrs de leurs forces, ils couvrent la ville de partisans ; ils pillent les églises, brûlent les images et « installent leur prêche dans la propre chapelle des Cordeliers ». Le baron des Adrets prend la tête du mouvement. Il punit de mort « ceux qui continuent d’exercer le culte catholique » ; fait brûler sur la place Notre-Dame les restes de Saint-Hugues et le chef de Saint Vincent.

Grenoble et les Alpes.

Il fallait un terme à ces désordres. Grenoble n’était plus Grenoble, mais un camp retranché. Toute vie économique en suspens, et la misère si grande que, sur les routes, les cadavres s’entassaient.

Il y eut accord. Le peuple, réuni en assemblée générale, délibéra sur la religion qui lui convenait le mieux. « Fidèle au culte réformé, il répudie toute superstition, exècre la messe »… Voilà donc Grenoble protestante.

Pas pour longtemps. La guerre revient. Et quelle étrange volte-face se produit ! Le Conseil consulaire est aujourd’hui catholique ; c’est aux Luthériens d’être traqués, emprisonnés…

Et voici que la Saint-Barthélemy éclate. Le roi adresse au gouverneur des demandes d’exécutions. Le grand, le généreux, le vertueux, l’immortel