Page:Donnet - Le Dauphiné, 1900.djvu/52

Cette page a été validée par deux contributeurs.
42
le dauphiné.

Et c’est tout. Et c’est merveille !

Certes, oui, il faut la voir, ou plutôt la revoir, pour la quatrième, pour la cinquième fois, la Chartreuse !

Mais par où ? quel itinéraire ? Trente-six routes y mènent : le col des Charmettes, le col des Ayes, le col de la Cochette, le col du Frêne, le…

Quel itinéraire ?… Saint-Laurent-du-Pont, la route classique — très simplement.

Des culs-de-jatte pourraient la suivre, grommelle un alpiniste non loin de moi.

Je me garde bien de le contredire. Il a raison, ce successeur de Whymper : des culs-de-jatte pourraient nous suivre.

Pas de gymnastique : ni piolets, ni cordes, ni crampons — une bonne pipe de bruyère, du tabac passable dans cette pipe, des allumettes qui s’enflamment facilement, une gourde pleine, un compagnon pas trop bavard, « beaucoup de curiosité pour trouver partout des spectacles, beaucoup de bonne humeur pour ne rencontrer que de bonnes gens… »

Allons, en marche, à cinq heures. Le soleil se lève ; les oiseaux chantent. Un petit vent gaillard nous force à relever le collet du pardessus. Et l’on marche mieux et plus vite, en cet air matinal, qui vous fouette…

Les gorges du Crossey.