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le dauphiné.

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Au-dessus de ce chaos, le couvent de Chalais — et plus au-dessus, le pic de l’Aiguille, qui s’élance svelte comme un geyser.

Le couvent, maison neuve, modeste. Rien à y retenir, sinon la chapelle aux transepts et au chœur xiie siècle, voûte martelée de nervures, reposant sur d’énormes têtes grimaçantes.

Aujourd’hui bien seul, bien nu, bien vide, pauvre Chalais, autrefois retraite préférée du Père Lacordaire.

Proveysieux. — L’église et l’aiguille de Quaix.

« Chalais est pour moi le centre de ma vie, écrit-il à un ami ; c’est là que j’espère mourir. Tout ce qui peut y rassembler des souvenirs précieux pour moi augmente l’affection déjà si profonde que je lui porte. »

On me montre le chemin où le grand catholique aimait se promener — un chemin à crochets, rapide vers les cimes étroites.

L’Isère se déroule en une abondance de vignes, de peupliers et de villas étagées. Le panorama grandit, devient cette immensité qu’on ne mesure plus : le Villard-de-Lans, le Moucherotte, le Pas-de-l’Ours, Chamrousse, les neiges de l’Obiou, de Taillefer et de Belledonne.

Nous sommes en pleines déchirures géologiques ; les montagnes nous pressent, nous heurtent…

Nous longeons le Casque de Néron, énorme calotte noire, cabossée de redans.