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le dauphiné.

des biens immenses, fait et défait des ministères et d’autres fortunes, et ont vu la Cour à leurs pieds, la ville et les provinces. »

Ils réalisèrent de grandes œuvres, les frères Paris.

Et œuvre plus extraordinaire encore, ces parvenus n’oublièrent jamais leurs humbles commencements.

On raconte qu’un jour certain jeune fat, voulant les humilier, s’écria devant eux, en plein Versailles :

— Je viens de voyager en Dauphiné, les hôtelleries y sont détestables, surtout celles des environs de Grenoble.

— Vous m’étonnez, répondit froidement Paris-Duverney, il n’en était pas ainsi du temps de notre père.

Gagnons Saint-Quentin par les bois, frênes et châtaigniers que les

Voreppe.
bûcherons coupent et chargent sur des radeaux, suivant l’Isère jusqu’au Rhône.

Et de Moirans à Coublevie, à Beauregard, à la Buisse, au fond de ces fameuses grottes où les premiers hommes cachèrent leurs armes de silex.

À Voreppe enfin, près de la Roise claire et froide, au lit creusé dans de titaniques escarpements, des poudingues en convulsions. Partout les rocs éventrés, les puissantes masses néocomiennes gisant détachées des contreforts chartreux. On dirait « d’une avalanche arrêtée dans sa chute ».