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le dauphiné.

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d’armes, petites amphores lacrymatoires, monnaies aux effigies impériales et, pièce plus précieuse, des fragments de poésie grecque gravés sur une table de marbre blanc.

Page tragique que son histoire datant des guerres religieuses. Incendie, pillage par les chefs des deux partis : Les Adrets et Maugiron ; et vers 1580, une sorte de Jacquerie qui éclate.

Moirans.

Le mouvement part des environs de Valence, gagne la Valloire, la Côte-Saint-André. Les paysans se multiplient pour défendre ce qu’ils appellent la cause commune. En avant, au nombre de quatre mille, ils se ruent de domaine en domaine, toujours vaincus et toujours redoutables, farouches, masques de la faim, armés on ne sait comme…

Ils arrivent devant Moirans, se répandent au pied de la forteresse, vont la prendre, lorsque Mandelot, lieutenant-général du roi, dans une charge furieuse, les arrête. Tous passent au fil de l’épée.

Et ce massacre doit marquer la fin des révoltes populaires jusqu’en 1789.

Et avec ces révoltes, finit aussi le grand rôle de Moirans, devenu seigneurie de vingtième ordre, lorsque Lesdiguières s’en assure la propriété, moyennant une rente annuelle de six bichets de froment, cinq benates d’avoine, un lapin, une poule, cinq poulets, une once de girofle et un petit poisson.

Arrêtons-nous en face de cette longue bâtisse irrégulière, dans l’intérieur même du village. Là naquirent d’un aubergiste les célèbres financiers Paris. « Leur faveur devint telle, dit Saint-Simon, qu’ils gouvernèrent à découvert sous M. le Duc et qu’après de courtes éclipses ils sont redevenus les maitres des finances et des contrôleurs généraux et ont acquis