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le dauphiné.

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à vous en demander votre avis et votre approbation. Le public paraît content, c’est beaucoup ; car on est si sot, que c’est quasi sur cela qu’on se règle. »

Nyons.

Ce mariage fut un bon mariage. Le comte fut un digne gentilhomme, « accompli en tous points » ; la comtesse, une belle et aimable dame, « sacrifiée à ses devoirs, faisant un usage admirable de l’étendue de son esprit » et sa mère : une heureuse mère.

« Que ne puis-je finir ma vie près de la personne qui l’a occupée tout entière ! » s’écriait-elle un jour.

Son vœu devait être exaucé.

Elle mourut à Grignan, l’aimable femme qui a été un grand écrivain dans le siècle de Racine, parce qu’elle avait bien aimé sa fille.

En un sinueux ruban de route, où verdures et reliefs se profilent dans la fournaise fluide de l’atmosphère, on arrive à Nyons, l’ancien chef-lieu de la province des Baronnies, une des dix-neuf villes des Voconces dont parle Pline ; Nyons et les six tours de ses anciens remparts gardant le souvenir d’une autre femme : Philis de la Tour du Pin de la Charce, l’héroïne qui, à la tête d’une compagnie de volontaires, arrêta, en 1692, les troupes du duc de Savoie. Louis XIV récompensa justement son acte de courage, en lui accordant une pension militaire, avec le droit de faire mettre son épée, ses pistolets et le blason de ses armes au trésor de Saint-Denis.

… Mais les blés mûrs se courbent et se redressent sur leurs tiges, à