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le dauphiné.

Quand on a vu l’ancienne église abbatiale de Saint-Barnard, mutilée et puis tripatouillée, raccommodée par de sous-entrepreneurs de bâtisse, mais très belle encore, avec le peu qui lui reste du xie et du xiie siècle ; quand on a vu la tour où Jacquemart, sous les traits d’un grenadier de la République, frappe sur un timbre pour annoncer les heures ; quand on a vu l’impasse du Fuseau et ses maisons à arcades ; quand on a vu la butte qui ressemble, dit-on, au mont Calvaire ; quand on a vu la rue du troubadour Folquet, et celle de Servan, et celle de l’infortuné Lally-Tollendal ; quand on a jeté sur son carnet deux lignes à l’adresse de Guillaume des Autelz, pasticheur de Rabelais, auteur de Fanfreluche et Gaudichon, mytho-histoire baragouine, assommante et prétentieuse, on connait son Romans par cœur.

On n’a plus alors qu’à s’aller coucher.

C’est ce que j’ai fait.

Demain, réveil dès la première heure — et place dans le train qui doit nous conduire à Valence.

Saint-Marcellin.