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le dauphiné.

ivoire, un ossuaire rempli de châsses en bois de diverses essences, et enfin des armes à feu très anciennes qui figuraient autrefois dans la procession annuelle des reliques de saint Antoine.

« Avant 1789, ces reliques étaient promenées autour des murailles, le jour de l’Ascension, par quatre seigneurs qui prenaient le titre de barons de Saint-Antoine. Plus tard, à la place des barons, ce furent soixante jeunes
À Romans. — La place de Jacquemart.
gens de la commune qui servirent d’escorte, chacun ayant à la main une lance et un fusil à rouet. »

Dites-moi : où faudrait-il aller pour trouver un pendant au cadre qui m’entoure, ici, à 12 kilomètres de Saint-Marcellin, sur la grand’route ?

… La Sône et son château bâti au milieu de rochers, à pic sur l’Isère.

Beauvoir et ses ruines, que Louis XI fit démanteler ; Beauvoir, résidence du dernier dauphin.

Et n’est-ce point le plus adorable, le plus charmant des Allongé, que ce Saint-Gervais endormi aux bords de sa rivière, les pieds baignant dans ses eaux blondes.

Saint-Lattier, au seuil de la plaine de Romans : des coteaux veloutés de lumière où les villas étagées semblent des toisons blanches séchant au soleil.

Et Romans ?

On a dit que Romans descendait de Romus. Or il faut savoir que Romus était un roi qui vivait vers 1500 avant l’ère chrétienne. Et pourquoi pas ?

Et déjà je m’apprêtais à féliciter les Romanais de leur illustre origine, quand j’appris que Romus n’avait jamais existé, que Romus était une invention de poète.

Romans est de 2,300 années moins vieux. Romans date de saint Barnard, archevêque de Vienne, qui abandonna, en 839, son palais épiscopal pour aller chercher la solitude sur les rives iseranes, au confluent de la Savasse.

Il éleva en cet endroit un monastère. Humble monastère devenu bientôt chapitre puissant, réunion de très honnêtes et très dignes chanoines.