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le dauphiné.


Vingt mille pèlerins se rendent annuellement au pied de son tabernacle. Et l’on raconte que, chaque hiver, autrefois, madame la Vierge venait prier sur la pelouse qui entoure sa demeure, « après quoi elle s’élevait vers Dieu en semant des roses sur son passage ».

Un vallon creusé dans la plaine par la Cumane annonce Saint-Marcellin, enveloppé d’arbres.

C’était la demeure préférée des Dauphins, leur rendez-vous de chasse et de plaisirs.

Parménie.
Plaisirs de peu de durée. Peu de villes ont été plus martyres.

Saccagée par Les Adrets, qui précipite tous ses soldats du haut d’une tour et fait traîner son procureur le long des rues, le cou pris dans une chaîne de fer ; brûlée par Maugiron ; brûlée par Cardė ; brûlée par d’Ornano, par le duc de Nemours…

 

Et après la réforme religieuse, la réforme politique. De Saint-Marcellin date ce procès fameux qui réunit, pour la première fois, les États généraux.

La cause est importante. Il s’agit de savoir si la taille sera réelle ou personnelle, si l’on imposera la terre ou le possesseur ?

« L’ouverture des débats eut lieu par les soins du gouverneur, le premier président remplissant les fonctions de commissaire d’État. L’assemblée était dirigée par l’évêque de Grenoble et composée des députés du clergé et de la noblesse ayant terre en justice. Quatre fauteuils étaient préparés pour les quatre premiers barons dauphinois : ceux de Clermont, de Sassenage, de Maubec ou de Bressieu et de Montmaur. Après eux venaient, sans ordre, les gentilshommes et les consuls des grandes villes, à savoir : Grenoble, Vienne, Valence, Romans, Embrun, Gap, Montélimar, Die, Briançon ; et puis les châtelains ou représentants des autres bourgs, le secrétaire