ronde que les lutins dansaient sur la pelouse de Pra-Prati. Il eut l’imprudence d’accepter « et tant dansa qu’il en trépassait le lendemain ».
Légendes italiennes et françaises ; merveilleux commun aux deux races. Légendes de guerre, qui ont toujours pour héros le Malin, celui qu’on chante en complainte :
As-tu vu Marguerite ? |
L’histoire de ce creux d’Alpes est troublée, brouillée… Pas d’autres traditions transmises que ces fables… Voici cependant ce qu’on a cru deviner : une population paisible, envahie, dès les premiers âges, par la foulée barbare. Tous sont égorgés — ou fuyards. Et bien des années passent…
Enfin viennent trois bergers et trois bergères de Provence qui s’installent sur les bords du Guil. Le repeuplement se poursuit, très lent. Au xvie siècle, à peine doit-on compter un millier d’hommes. Chiffre suffisant pour assurer le succès de quelques petits exercices d’Inquisition. Ici, comme ailleurs, huguenots et catholiques s’entre-tuent, et nous pouvons mentionner à la hâte deux ou trois embrochades de Vaudois… sans intérêt.
Mais bientôt nous verrons nos montagnards se faire brûler et canonner pour de plus sérieux motifs que la validité des indulgences.