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le dauphiné.

l’avenir, en récompense de la participation en armes à l’expédition, le pillage des biens des Infidèles ».

Ugo de la Palud réunit une armée de 10,000 hommes. Les pauvres gens, menacés, envoient des parlementaires. Ils dépeignent « leur modération, leur mépris des richesses ». Ils demandent « la faculté de vivre paisibles, respectueux sujets, dans leurs montagnes ».

La réponse est terrible : « De quel droit ces hommes illettrés discutent-ils les dogmes catholiques ? Ils subissent l’influence du diable. Conversion ou guerre ? » La guerre.

Les Vaudois, accablés sous le nombre, sont vaincus. Leurs derniers survivants vont se terrer dans une grotte. Ugo de la Palud les cerne, « et les uns après les autres les précipite au fond du gouffre de Celse-Nière ; les quelques rares qui s’échappent sont mitraillés à coups d’arquebuse et de coulevrine).

Cette glorieuse campagne achevée, Innocent VIII complimenta chaudement son capitaine et lui donna — en attendant celles du ciel — toutes les faveurs de la terre. C’est que les résultats dus à sa généreuse intervention étaient inestimables. Grâce à lui, les dogmes restaient saufs : il n’y avait plus de Vaudois en Dauphiné.

Évadons-nous de ces hontes, de ces drames d’épouvante et de sang, en remontant vers les sommets,… jusqu’à la barre géante des Écrins !…