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le dauphiné.

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Ville-Vallouise : c’est beaucoup de prétention. Pas même un bourg, mais un gentil village, ma foi. Des maisons jetées à la « va comme je te pousse », au pied d’un plateau de pâturages, premier piédestal du Pelvoux.

Une bonne auberge, voilà l’important. À côté, ceux qui sont archéologues peuvent s’intéresser fort à la vue :

1o D’une église du xvie siècle, à l’autel monumental encadré de colonnes dorées ;

2o D’une énorme cuve baptismale creusée dans un seul éclat de marbre.

Lignes de sommets vues du Glacier Blanc.

Dix minutes consacrées à l’inspection de ces vieux restes, et c’est grandement assez. Après quoi on va se promener, errer sur chemins, sur plaines et par montagnes, en nul endroit plus grises, plus invraisemblablement abruptes…

Le triomphe du contraste que ces Alpes ! On croit les bien connaitre. Pas du tout : à chaque étage, les voilà qui se fondent en de nouveaux aspects.

Les pointes pelvousiennes, leurs implacables lignes, vous angoissent… Que dire du Puy-Saint-Vincent, sinon le contraire ? « La gloire de Vallouise ! s’écrie Élisée Reclus ; des prés, des bouquets d’aulnes égayent les basses pentes, laissant voir des hameaux éparpillés à mi-côte ; plus loin viennent des champs d’orge et d’avoine, à l’abri dans une large dépression qui occupe presque tout le sommet du plateau ; plus loin encore, des bois de mélèzes, enfin deux escarpements calcaires jaillissant de cette verdure : le col de la Pousterle. De ce col on voit tourner la vallée du Gyr, et plus loin celle d’Ailefroide jusqu’au Glacier Blanc, dont la surface est hérissée comme une mer. »