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le dauphiné.

du sainfoin, des fèves et des lentilles… De quoi vivre, si l’on y ajoute les prix de pension payés par les touristes.

À plein collier, haletants, les chevaux trainent la patache.

Au sortir de la Bessée, la Vallouise s’ouvre. Les premiers plans apparaissent au delà d’un trou pratiqué par le torrent de la Gyronde. En face de ce trou, des murailles en lambeaux rampent.

Les chalets d’Entraigues.

On a longuement disserté sur leur origine. Les uns voulurent y voir l’œuvre d’Annibal ; les autres, l’œuvre des Vaudois.

Aucune de ces deux versions. La vérité est plus simple. Ces défenses furent élevées « en temps féodaux, à l’ancienne limite du Briançonnais et de l’Embrunais, qui, à cette époque, avaient des droits et des péages différents ».

Ce que l’on prenait pour un rempart d’hérétiques n’était qu’un poste pour gabelous.

Toujours à plein collier ! C’est maintenant un long couloir de sommets nus, chaperonnés de glaciers : — celui de Séguret-Foran, celui du Sélé — et tout en bas, des côtes zébrées de cultures en rectangles.

Les Vigneaux et leur chapelle massive du xvie siècle, où un peintre goguenard enlumina les sept péchés capitaux.

Le passage du Gyr, que d’innombrables ruisselets grossissent, des