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le dauphiné.

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naient ensemble, à dos de bourriquet, acheter les différents produits utiles à leur consommation. Comme ils n’avaient pas d’argent, ils échangeaient ces produits contre d’autres produits, à la manière des nègres…

En Vallouise, il y a des loups :

« Un loup fust si hardy que de venir le soir mettre sa tête à la fenêtre d’une establat pleine de gens et puis de lutter avec une villageoise. Il la saisit. Elle ne sceut se deffendre si bien, ne le soudain secours, qui à son cry accourut, que cet animal n’emportât partie des fesses par où il l’avoit mordue. »

Les Bans.

Et cette autre jeune fille qui fricassait dans sa cuisine. Soudain, elle se sent prise. Elle croit que c’est son amoureux, se met à rire : « Finissez donc ! » Enfin, elle se retourne. C’était un loup. Elle l’avait vu !…

Rassurez-vous : les femmes maintenant ne voient plus de loups ; elles ont des draps de toile dans leurs garde-robes, et une accoucheuse-jurée aide leurs petits Vallouisans à venir au monde.

Ils n’en sont pas plus beaux pour ça, les petits ! gardant sur leur large visage, en as de trèfle, au nez aplati d’un coup de poing, une sorte de vague ahurissement, voisin du crétinisme ancestral.

Ils portent de solides vestes rondes, comme leurs pères, avec une cein-