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le dauphiné.

« Nos tentatives, raconte M. de Castelnau, restent infructueuses. Gaspard essaye le premier. Il franchit trois ou quatre mètres. Arrivé à cette hauteur, il se trouve dans l’impossibilité d’avancer ou de reculer. Il nous

Le guide Gaspard.
crie de lui porter secours. Ce que je fais en hissant les épaules de son fils. J’arrivai à temps, car ses forces faiblissaient. J’essayai à mon tour, sans plus de succès. Après moi, Gaspard fils parvint à atteindre un point plus élevé ; mais il nous fit courir un si grand danger pour redescendre que je voulus donner le signal de la retraite. Il s’était tellement épuisé en efforts qu’il était incapable, à son retour, de mouvoir aucun de ses membres et qu’il fondit en larmes, tant la contraction nerveuse avait été forte.

« Nous redescendîmes, prêts à battre en retraite, lorsque Gaspard, furieux de se voir battu si près du sommet, franchit le passage, se hisse le long de la roche surplombante à la force des poignets, les jambes pendantes dans l’abîme et réussit enfin à atteindre le point culminant. »

La Meidje était vaincue.

Et maintenant déflorée, elle ne chômera plus d’indiscrets.

Après Castelnau, voici Coolidge qui s’avance. Coolidge, le « grand Chevalier des Alpes », l’homme qui a tout gravi, tout escaladé : tout l’Oisans, toute la Suisse, tout le Tyrol :

« Jamais, écrit-il, je n’avais été en proie à une pareille excitation. Cette