Il y a des croix, de petites chapelles rangées le long des digues, souvenirs à l’adresse des pauvres diables qui se sont dérochés.
vous qui passez et repassez
priez pour les âmes du purgatoire,
car le défilé devient de plus en plus dangereux, suite d’éboulements. Il a
fallu creuser un tunnel, l’Infernet, un des plus difficiles du massif.
« De tout temps, il eut un rôle considérable, affirme
M. Ardouin-Dumazet. La voie romaine le traversait.
La vallée de la Romanche, au-dessous de la Grave.
On remarque encore la fameuse
Porte d’Annibal. Les savants ne sont
pas d’accord sur sa destination. Les
uns y voient un arc de triomphe,
d’autres une porte fortifiée destinée
à fermer l’accès de l’Oisans. La Romanche,
tout à l’heure si profonde, est maintenant à la hauteur de la route ;
contenue dans un lit large d’à peine 3 à 4 mètres, elle s’agite, furieuse,
moins furieuse cependant que le Ferrand arrivé par une gorge profonde…
Traversant le misérable hameau du Dauphin, aux maisons armées de
lourds barreaux de fer, nous franchissons le torrent sur un pont dans
lequel est encastrée une borne avec un dauphin sculpté. Jadis le chemin
continuait sur la rive gauche de la Romanche ; il a été reporté sur la rive
droite, pour le plus grand charme du curieux qui désormais verra défiler
devant lui le front des glaciers. On ne les voit pas tout d’abord, ils sont