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le dauphiné.

maigre, étouffée. Voilà ce que nous pouvons voir depuis que nous avons quitté le Bourg-d’Oisans pour suivre la route du Briançonnais.

Le soleil, malgré le voisinage de ses ennemis, les glaciers, pique ferme. Je lis ces mots sur une enseigne représentant une chopine et trois verres respectueusement rangés à ses côtés : — « Voyageur qui passez ici, vous trouverez à vous désaltérer ! »

Dessin original de Bastet.

Ça n’est pas de refus. Piquette et limonade. Je recommande ce mélange essentiellement dauphinois. Un vrai régal.

Quel petit village « rigolo » hissant ses taudis sur une terrasse en mole ?

— C’est Auris, nous renseigne le patron. C’est mon pays.

— Compliments, patron, compliments.

— Oh ! y a pas de quoi, mes braves messieurs !

— Si, si, patron, nous tenons à vous complimenter.

— Oh ! y a pas de quoi, allez, mes braves messieurs !

— Si, si, patron, nous tenons…

Et cet intéressant dialogue durerait encore, mais nous avons eu soin d’y mettre fin en reprenant notre marche.