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le dauphiné.

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L’Eau d’Olle mène grand sabbat, à travers les schistes détachés du Neyron. Oz est déjà loin, quand Vaujany apparaît. Vaujany et sa tour romane, servant de clocher.

Le Rivier-d’Allemont, un des plus pauvres villages des Rousses, qui n’avait même pas de cimetière, il y a trente ans. En hiver, la famille devait coucher, en route, avec le mort, car une affreuse combe déchirée par les torrents la séparait de la paroisse la plus voisine…

Le col de Sarène.

La gorge se tasse ; nous avons l’air de deux moucherons entre deux roches grises et calcinées ; l’Olle, très bas, ne s’entend plus. Nous la franchissons — et l’épouvante grandit :

Le défilé de Maupas, ses arbres penchés sur ce désordre sauvage. Point de ciel ; une prison. On étouffe.

Quand sortirons-nous ? Bientôt. Voici la délivrance : la plaine. Des mamelons dressent leur calotte luisante d’herbe verte et mouillée…

Il y a des ruines tout près. Ruines de ruines, un mur bourrelé de lézardes. C’était autrefois le Château-Rouge, un fortin qui commandait le passage reliant la vallée savoyarde à celle de l’Oisans, point stratégique de premier ordre. Lesdiguières l’occupa en 1597.

En cette même place où nous sommes assis, Pompée et moi, une bataille s’engagea assurant définitivement la défaite de l’allié de l’Espagne. En cette même place, où les moutons font entendre le tin-tin-tin de leurs