Villard-Reymond.
La topographie de cette région déchiquetée
est trop complexe pour qu’on
cherche à s’y reconnaitre. À quoi bon
d’ailleurs ? On va, on vient, suivant le caprice
du piolet de l’ami C… Que si cependant,
il vous importait de ne point ignorer
l’orientation exacte des Grandes-Rousses, je pourrais encore vous en
instruire. Le temps de feuilleter le dernier ouvrage de l’abbé Bayle et je
réponds imperturbable :
« Les Grandes-Rousses qui se dressent au premier plan forment un groupe formidable à part. Séparées à l’ouest et au nord-ouest de Belledonne par la profonde gorge de l’Eau d’Olle, elles plongent leurs contreforts et dressent leurs arêtes jusqu’en Savoie, dans les cantons de la Chambre et de Saint-Jean-de-Maurienne. »
« Les trois principaux torrents qui les entourent avec leurs affluents constituent des limites vraiment naturelles. La Romanche s’est creusé un lit étroit, profond, à la base des puissantes assises du massif ; elle l’arrose, sur un parcours de 32 kilomètres, mêlée aux eaux du Sarène. »
… Sous le soleil couchant, au moment où le globe de flamme roula dans la nue, les cimes devinrent roses comme des jeunes filles à l’aspect d’un amant !
Hélas ! pouvais-je prévoir les dangers auxquels je m’exposais en répétant, au gré de mes souvenirs romantiques, cette phrase extraite de Théophile Gautier — et pas du meilleur, soit dit sans vouloir manquer de respect à sa grande ombre… Pouvais-je prévoir ces dangers ? Et quels dangers !