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le dauphiné.

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toutes parts, se brisent en cascades, ruissellent menues et serpentines ; à travers la pluie qui tombe, les hameaux semblent de carton.

Le glacier du mont de Lans et les Grandes-Rousses.

Enfin, on arrive. La Bérarde frappe par son isolement. Des masures et la stérilité autour. Pâles moissons, arbres étiolés. Un cirque qui se termine en cul-de-sac, face aux escarpements monstrueux de la Meidje et des Écrins. « Relégué au fond d’une impasse gigantesque, le village voit les colonnes d’Hercule se dresser et fermer tout passage. » Nous sommes au cœur du Pelvoux. « Autour de ce massif, le plus fier des Alpes françaises, dit Élisée Reclus, d’autres groupes secondaires emplissent de leurs pyramides, de leurs dômes et de leurs contreforts, presque toute la partie du territoire français comprise entre le Rhône, l’Isère et la Durance. À première vue, cet ensemble de crêtes se dressant de tous côtés paraît former un véritable chaos. Quand on se place au sommet d’une haute cime dominatrice de l’Oisans, on aperçoit, sur le pourtour entier de l’horizon, des séries d’aiguilles, de pointes et de crêtes jetées au hasard et comme innombrables. Sans l’aide de la carte, ce n’est qu’après avoir longtemps parcouru cette région des Alpes que l’on pourrait comprendre la disposition générale de leurs arêtes. »

Il n’est pas de centres d’escalade mieux situés. Les touristes à piolet — les vrais — exultent. Même en Suisse, trouveraient-ils pareils steeple-chases de glaciers et de pics : le mont de Lans, la Selle, la Meidje, l’Encula, les Agneaux, l’Olan, l’Oranoure, le Roujet, la Pilatte, les Écrins… Et