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le dauphiné.

Furieux, il plongea à diverses reprises, réussit à la ressaisir. Déjà il en avait la plus grande part, quand on le trouva, un jour, au bord d’un ravin, le col tordu, une brûlure au cœur. Satan jaloux l’avait tué.

À la suite de cette victoire, l’Oisans eut la paix. Viennent la chute du royaume de Bourgogne et la suzeraineté des Dauphins. Règne heureux.

Vient l’inondation de la Romanche. La vie se retire, ou à peu près,
Le Pont du Diable à Saint-Christophe.
n’est plus représentée que par de rares pêcheurs, cachés comme les troglodytes, dans des cabanes sur pilotis.

Et puis vient la débâcle.

La plaine retrouve ses moissons et ses pâturages. « Ceux-ci, fertilisés par la boue du Saint-Laurent, jouissent d’une réputation sans cesse accrue ; on y envoie non seulement les bestiaux du pays, mais encore les troupeaux étrangers, ainsi que le prouve un acte public, trouvé aux archives, du 21 mars 1323. Le lait produit des fromages estimés. Telles sont leurs qualités qu’ils entrent dans les impôts annuels payés au Dauphin. Parmi les clauses de l’acte de transport du Dauphiné à la France par Humbert II, se trouve la réserve particulière de 25 quintaux de fromages et de 138 moutons à fournir, chaque année, au Dauphin et à la Dauphine mère, jusqu’à leur mort. »

Vous pensez bien, n’est-ce pas, que la chronique oisannaise serait incomplète, s’il n’y entrait quelques petites guerres religieuses ? Oh ! pas grand’chose : deux ou trois petits massacres… Est-ce la peine d’en parler ? Les habitants refusent d’adhérer à la Réforme : Ponat, gouverneur de Grenoble, assiège le Bourg. Il est repoussé.

Après lui, Lesdiguières tente