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le dauphiné.

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Questions auxquelles on ne pourrait répondre. Les traces de séjour sont incertaines ; de cette vie qu’il serait si intéressant de reconstituer, il ne subsiste que légendes. L’imagination populaire a tout agrandi, déformé, poussé au noir. L’Arabe, « créature infernale », sera vaincu ; mais il faudra, pour le vaincre, faire appel à la magie.

Ainsi disparut Abdul-Jeid, le dernier émir. Abdul-Jeid terrorisait la province. Il avait tant de châteaux que les compter fatiguerait, tant de richesses que leur énumération serait sans fin… Et cependant toutes ces richesses ne le rendaient pas encore assez riche. Il était dur aux serfs, hautain, cruel, exigeait de telles redevances des marchands de Lyon et de Vienne qui commerçaient avec l’Italie, que ceux-ci n’osaient plus traverser ses routes…

Le Plan-du-Lac.

Les pauvres marchands se plaignirent et le bruit de leurs plaintes arriva jusqu’au trône de Charlemagne. Ému d’indignation, l’empereur chargea son héros Roland de faire justice. En un mois, Roland s’empara de tous les châteaux du tyran, excepté d’un seul donjon d’épais granit, sans portes et fenêtres, isolé dans une île. Pour l’atteindre on se servait de nacelles suspendues à des chaînes de fer. Le Vieux de la montagne