d’écussons. La Tour Brune, œuvre de Gontran, roi de Bourgogne et, par
dessus tout, la cathédrale, d’une magnifique pesanteur romane. Son
portail (qui me rappelle celui de San-Zeno à Vérone), précédé d’un porche,
dont la toiture s’appuie sur des colonnes de marbre ; sa façade, refaite
au xiiie siècle, percée d’une grande rose en forme de roue ; les voûtes
de sa nef en plein cintre sur croisées d’arceaux. Dans le tympan, la figure
symbolique du Christ, entourée des quatre évangélistes ; au Baptismal,
des corps d’animaux sculptés
avec cette science du grotesque qu’avaient les artistes chrétiens ; des boiseries découpées en dentelles…
Embrun. — Passage de la Clapisse.
Et ce que Granet seul a su rendre : les tons vert-de-grisés de la pierre
qui s’effrite, croule humide en longues traînées lépreuses, ce jour a pâli
qui pénètre par les vitraux et vient allumer des flammes sépulcrales aux
tabernacles de l’autel, cette odeur indéfinissable de moisissure et d’encens…
Tout ce moyen âge qui ne veut pas vous quitter, pas plus ici que dans la
rue et vous fait voir, là, distinctement, sur les dalles, agenouillé, un
chevalier chaussé de soles de fer, priant dévotement pour le succès de
ses armes…
Et il n’est pas le seul en prière. Avant lui s’est agenouillé un petit homme vêtu de gros drap roux, coiffé d’un chapeau pointu garni de médailles en plomb.
Ce petit homme, c’est notre compère Louis XI, fervent adorateur de Marie. Il se frappe humblement la poitrine, humblement avoue sa dernière