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le dauphiné.

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et juré toutes les franchises et immunités contenues en icelui et en tous autres passés entre les évêques ses prédécesseurs et la ville ; qu’au surplus l’évêque ne pourroit exiger aucun hommage des habitants qu’après avoir donné un dîner honorable à tous les mâles de la cité ».

On voit figurer dans cet acte des envoyés du pape Clément VII et, entre autres, le fameux François Borelly, grand inquisiteur de la foi dans les provinces d’Arles, d’Aix, d’Embrun et de Vienne. C’est par la médiation de ce terrible moine que furent maintenues et confirmées les libertés municipales.

Gap. — Vue générale.

Jacques Artaud le jura sur l’Évangile, et chose extraordinaire, son serment, il le tint.

Mais arriva Gaucher de Céreste, comte de Forcalquier, — et avec lui toutes ces bonnes résolutions furent perdues — perdues, libertés et franchises !…

Les Gapençais, retombant sous la tyrannie, cherchèrent de nouveau la révolte. Afin de leur apprendre à supporter sans humeur ses écarts de justice, leur maître les condamna à 12,000 florins d’amende, payables en or. Durant un mois, la malheureuse ville travailla pour sa dette : les femmes filèrent, les hommes s’en allèrent couper les sapins jusqu’au val Gaudema. Céreste ne se laissa pas désarmer devant de si douloureux efforts. Loin de diminuer, son despotisme s’accrut du peu de résistance