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le dauphiné.

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chemins par grappes ; des ruisselées de bois verts qui dévalent des cimes, pour s’arrêter juste à la bordure des champs de blé…

Ici perche le Monestier-de-Clermont, montrant les silhouettes rêches de ses closeaux, aux toits recouverts d’ardoises. Plus loin, le pont de Brion, au fond d’une gorge étroite, passage important que les calvinistes fortifièrent toujours avec soin.

En allant à Gap. — Le Défilé d’Orpierre.

La Valette, gouverneur du Dauphiné, voulut leur livrer combat. Mais Cadet-Charence lui tint tête. Posté à l’entrée du pont, « il frappa si bien d’estoc que les catholiques se retirèrent ».

Faisons de même qu’eux.

Traversons le tunnel de Fau, qui nous mènera dans le bassin de l’Ébron, affluent du Drac.

Et saluez le plateau du Trièves ! Ses hautes montagnes, l’Obiou, le Ferrand, se dressent en défenses au-dessus des terres. Pays puissamment sculpté, large amphithéâtre coupé, dans l’intérieur, par des ravins inextricables, hachés de torrents.

« Le Trièves s’appelait autrefois la Vallée chevalereuse. Les gentils hommes y étaient en grand renom de loyauté, de fierté et de bravoure. Ils ne voulurent jamais, dit Nicolas Chorier, se soumettre à la coutume féodale qui obligeait les hommes-liges à servir leurs souverains à la guerre.