Durtal n’exagère plus : Maximin et Mélanie sont hideux.
« Et c’est pourtant là que des milliers de pèlerins se font hisser et affrontent ce terrible climat où, l’été, le soleil vous calcine, alors qu’à deux pas, à l’ombre de l’église, on gèle.
« Le premier et le plus grand des miracles accomplis à la Salette a consisté à faire envahir par des foules cette zone escarpée des Alpes, car tout était réuni pour les en écarter. »
Durtal recommence à exagérer.
Pourtant il a compris la juste beauté, l’harmonie parfaite de cette solitude que vingt mille personnes ne suffisent point à combler ; cette solitude opposée à la foire et au marché de Lourdes, où les trains blancs déchargent, à pleins wagons, leurs malades comme un bétail.
À Lourdes, « des monts apprivoisés, de grands arbres, des pentes douces, des voies larges et sans danger, accessibles à tous ». Le mysticisme à la portée des béquillards.
À la Salette, des labyrinthes de roches pyriformes, des lointains crénelés de brèches à pic et de chaînes neigeuses…