Page:Donnet - Le Dauphiné, 1900.djvu/184

Cette page a été validée par deux contributeurs.
170
le dauphiné.

 Les corrections sont expliquées en page de discussion

Nous arrivons à Pierre-Châtel, drôle de village aux pignons semblables à ceux des fermes hollandaises.

Pierre-Châtel et son lac, une nappe aux larges modulations de bleu, une versée de saphir barrée de frissons et sur ses bords, en amphithéâtre, des gloriettes et des chalets.

Bientôt nous verrons s’ouvrir des profondeurs de combes ; nous verrons la descente de Sechilienne traversée par la Romanche ; nous verrons des murs de roches qui semblent avoir été disjoints à coups de foudre : l’entrée des gorges de l’Oisans – et de tous côtés, comme les parois d’un immense entonnoir, les culées de Taillefer, de Belledonne et des Chartreuses. Et puis encore des lacs, encaissés entre deux coteaux, ourlés de bouquets de bois et de moelleuses prairies : Petit-Chat, le grand lac de Laffrey, dominé par les schistes du Grand-Serre, le Lac-Mort, dégringolant de cascade en cascade…

Grand lac de Laffrey.

Les gentils, jolis, coquets, mignons coins de nature ! Ça semble fait en porcelaine ou en sucre ! On n’ose s’asseoir sur l’herbe, de peur de la ternir ; on n’ose se baigner dans ces eaux, de peur d’en troubler la pureté et d’être poursuivi pour viol par le garde champêtre.