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le dauphiné.

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brûlerai. » Grâce à ce procédé, il fut possible d’avoir continuellement des ouvriers nombreux sur les chantiers. Bientôt la forteresse dressa orgueilleusement ses tours, déploya devant le parc son perron à double évolution, entr’ouvrit sur le château du roi le grand portail donnant accès à la cour d’honneur et orné d’une statue équestre de Lesdiguières.

« Après la mort du connétable, le château passa au duc de Créqui, son gendre ; plus tard, après la mort du dernier duc de Lesdiguières, il devint la propriété du maréchal de Villeroi. Mais le château était trop loin de la cour ; d’ailleurs, ses vastes dimensions le rendaient difficilement habitable. Les descendants de Villeroi le vendirent à un industriel, Claude Périer, originaire de Mens, qui avait doté la province de nombreux établissements ; il y créa une fabrique de toiles peintes. Quand, en 1788, les États du Dauphiné n’osèrent se réunir à Grenoble, ville forte occupée par une garnison nombreuse, Claude Périer leur offrit asile. C’est dans la salle du jeu de paume, à l’entrée de la vallée d’Uriage, que se tint l’assemblée, sous la présidence du comte de Morges.

Vizille. — Le château de Lesdiguières.

« En 1888, la ville a inauguré, sur un terre-plein en partie entouré par les ruisseaux venus du parc, un monument commémoratif de cette grande journée. M. Carnot présida la cérémonie. Il avait reçu l’hospitalité au château où l’avait invité l’arrière-petit-fils de Claude Périer, M. Casimir Périer, qui devait le remplacer à la présidence. »

Expilly a fait de cette magnifique demeure un tableau enthousiaste trop enthousiaste, au moins en ce qui concerne son propriétaire :

« Ces dragons, ces serpents gardiens de la fontaine qui baigne ses murailles, ce parc, ces remparts contre l’impétuosité du torrent, ces parterres, ces vergers, ces sources d’eaux claires et limpides annonceront à