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le dauphiné.

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étincelante ; une plume d’aigle flotte sur son casque, et ses longs cheveux noirs tombent sur ses épaules. Celui-là est beau, plus beau que tous ceux qui l’ont devancé. Son regard respire la fierté, son attitude est imposante. Hermance, en le voyant, éprouve un sentiment de crainte et d’amour qu’elle n’avait jamais connu auparavant.

Quand il lui annonça le désir qu’il avait de gravir la montagne, elle trembla, elle eût voulu l’arrêter au bord du chemin et lui jurer à l’instant même une fidélité éternelle. Mais lui tenait à achever son périlleux voyage. Il se met en route ; il monte par le sentier tortueux, par les éboulis. La jeune fille le suit avec anxiété ; elle compte chacun de ses pas et chacun des périls qui l’entourent. Quand elle le voit tourner avec adresse les obstacles, se tenir debout sur la pente la plus escarpée, son cœur tressaille ; elle lève les yeux au ciel, elle prie, elle espère, pour retomber bientôt dans ses angoisses.

Aux Sept-Lacs. — Le lac du Col.

Cependant le chevalier poursuit sa marche : il s’élève de cime en cime et tout à coup il arrête son cheval. Il est arrivé ; son panache ondoie au-dessus de l’abime. À cette vue Hermance se jette à genoux, et l’air retentit de ses exclamations de joie.

Elle accourt, se précipite au-devant de l’étranger. Mais lui la repousse avec mépris : « Va-t’en loin de moi, misérable femme qui as fait verser tant de pleurs ; souviens-toi de ces nobles guerriers dont tu as causé la mort.