Page:Donnet - Le Dauphiné, 1900.djvu/151

Cette page a été validée par deux contributeurs.
137
le dauphiné.

 Les corrections sont expliquées en page de discussion

L’illustre Numa Roumestan y est allé à Allevard. C’est d’ici que date un de ses plus beaux discours. Les sources sulfureuses lui ont redonné sa voix des arènes provençales.

Allevard-les-Bains. — Vue générale.

Persuadez-vous donc qu’il n’y a rien au-dessus de ces sources pour la politique, le barreau, la chaire et, en bloc, pour tous les bavards et bavardes de profession. Et il n’est pas que les bavards : le champ ouvert à la clinique médicale est plus vaste encore ! Avez-vous des crises rhumatismales ? avez-vous une atrophie du sinus maxillaire, ou mieux encore de l’otorrhée, voire de la paracousie, à moins que ce ne soit de la phlegmasie chronique, ou plus communément de l’adénopathie trachéo-bronchique, toutes maladies à noms simples et connus ?… Venez ici. On vous fera boire, aspirer, respirer, pédiluver ; on vous gargarisera, on vous douchera ; vous massera, on vous frictionnera ; on vous roulera comme saucisson dans un paquet d’étoupes et de flanelles ; on vous emplira, comme un tonneau, de lait et d’hydrogène sulfuré… Et si à ce régime laborieux et varié vous ne guérissez pas, c’est que la Faculté n’est qu’une bête ou que le microbe qui fréquente chez vous y met une singulière mauvaise volonté !

Mais il partira, ce microbe. Aussi bien la salle de bains et la buvette ne sont point les seuls qui le chasseront ! Il faut aussi compter sur l’air, sur la montagne :

Brame-Farine dominant la ville avec ses pelouses et ses champs de