sa mission ! Sa sainte colère contre les hérétiques est si grande qu’elle le jette dans des transports voisins du délire. Il voudrait les exterminer jusqu’au dernier !
Ce qu’approuve, du reste, Charles IX. Écoutez ce que mande cette Majesté très pieuse :
« Là où vous en sentirez aulcungz qui branlent seulement pour venir
secourir et aider à ceulx de la nouvelle religion, vous les empécherés de
bouger par toutz moïens possibles ; et si vous connoissés qu’ilz soient
Ascension de Belledonne. — La Pra.
oppiniastres à vouloir venir et partir, vous les tailherés et ferés meitre
en pièces, sans en espargner ung seul, car tant plus de morts, moeingz
d’ennemis. »
Les Adrets, pour en revenir à sa sympathique personne, ne semble pas avoir retiré de ses glorieuses campagnes honneurs et profits. 1562, 1563 passent : il n’est rien que colonel d’infanterie. Faible grade. L’ambitieux, déçu, se retire sur ses terres. Il y reste plusieurs années, quand tout à coup voici que la bataille reprend.
Va-t-il ressaisir la fortune ? Il essaye. Avec une désinvolture qui montre combien chez lui les convictions religieuses sont profondes, de Calvin il passe au pape. Il veut maintenant combattre les protestants ; il veut « défaire ce qu’il a fait ».
Mais cette volte-face laisse des doutes, inquiète ses chefs et ses pairs.