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le dauphiné.

on la voit s’abaisser, puis se relever pour constituer, d’un côté, le massif du Brévent et, de l’autre, le mont Blanc Chamouny n’étant qu’une dépression entre ces deux branches d’origine.


Belledonne.
Les strates de Belledonne renferment du granite, de la protogyne et du gneiss, avec des schistes argilo-calcaires, lesquels, si l’on en croit M. Lory…

Mais avons plus pressé à faire, en ce moment, que d’écouter M. Lory. Il s’agit de redescendre. Il faut des cordes ; on se suspend, comme on peut, auxdites cordes ; on se laisse glisser, comme on peut — et l’on arrive où l’on peut…

À Villard-Bonnot ordinairement, droit sur l’auberge. Une omelette au fromage, une tranche de petit-salé, un verre de vin de la Tronche et zou, au lit ! pour quinze heures !

Le lendemain, convenablement reposé, on déjeune — poulet chasseur et truites exquises — et l’on rechausse les souliers de marche, et l’on s’en va, flâneur, le long de l’Isère.

Il y a de lilliputiennes collines rondes coiffées de lilliputiens châteaux ; il y a des cépées et des châtaigneraies qui ondulent, parallèles, en montant toujours ; il y a des ruisseaux pas méchants qui luisarnent au soleil… Et c’est dans ce décor adouci qu’il est venu au monde, Lui, le terrible baron !

Cet homme aux rouges chevauchées est né au pied des vignes, là où n’auraient dû voir le jour que de paisibles abbés de Saint-Pierre ou d’élégiaques Bernardins !

Voilà qui donne un fameux démenti à la théorie de Taine sur l’influence des milieux !

On voit au hameau des Adrets deux ou trois chicots de murailles qui furent sa demeure. De tout ce qu’il a vécu, il ne reste que ces ruines.

Est-ce à dire que le célèbre capitaine est oublié dans son pays natal ?