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le dauphiné.

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Et Chandieu-Toussieu, où perche encore un château, ancienne propriété de certain M. Pupil, qui vivait sous la Régence. Ne cherchez pas ce nom dans l’Armorial, M. Pupil n’a aucun droit à la particule. M. Pupil descendait d’une famille de marchands ferratiers de Lyon. Peu d’aïeux, mais beaucoup de fortune — fortune qu’on dépensa, comme si on s’était appelé M. le marquis de Pupil, qu’on dépensa sans compter : en équipages, en maisons, en maîtresses, au jeu et à la table. Pupil de Carabas éclipsa par son luxe tous les seigneurs râpés de Paris et de Versailles. Ce que voyant, ceux-ci, admiratifs, lui décernèrent le titre de « milord ». Il fut le « lord » de Mions ! Inutile d’ajouter que milord de Mions mourut pauvre. C’était prévu — sinon par lui, du moins par nous.

Le château de Monbaly.

Ce brave M. Pupil, s’il revenait en notre monde, combien il s’étonnerait de voir sa Bourbre, autrefois tant libre d’allures, presque errante — et aujourd’hui tant modeste et tant douce ! La belle fille — est-il permis de comparer, même en rhétorique risquée, une rivière à une belle fille ? — la belle fille se laissa persuader qu’elle serait bien plus belle encore dans