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le dauphiné.

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Ces deux illustres blasons furent même longtemps en guerre. Qui triompha ? Vais-je consulter les Aynard ? C’est à eux que revient la victoire. Est-ce aux Alleman que je m’adresse ? Alors ce sont les Aynard qui ont été défaits.

Quel biographe tranchera le différend ?

Enfin, quoi qu’il en soit, vainqueurs ou vaincus, les Aynard n’en furent pas moins de très haute et très puissante lignée et Domène et ses hameaux voisins leur appartinrent sans conteste.

Les lacs Robert.

Ils y fondèrent même un prieuré de bénédictins, dont trois ou quatre pans de mur résistent encore. Il y a quelques années, sur un des panneaux de la chapelle, les gens qui, par habitude ou par conviction, admirent tout ce qui a plus de cent ans d’âge, pouvaient donner libre cours à leur enthousiasme rétrospectif, en s’arrêtant devant une peinture dont le sujet représentait un chevalier, le chef nu, les mains jointes, en prière.

Ce preux était dans un état parfait de conservation. Rien ne lui manquait : il avait ses jambes intactes, son torse intact, son casque à son côté. Seul, le visage disparaissait, troué, barbouillé, maculé à la place des yeux. Pourquoi ? Il n’est pas de menus faits pour les médiévistes. Ils ouvrirent une enquête et finirent par découvrir les causes qui avaient amené la cécité du pauvre homme.

Une vieille mendiante venait, parait-il, régulièrement se réfugier dans l’intérieur du sanctuaire pour y passer la nuit.

Elle avait toujours vécu dans une indifférence complète à l’endroit du