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le dauphiné.

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inférieures qui font suite au bassin du Rhône, ayant du côté du nord ses derniers jets sur l’Isère et sur la Bourne, le Vercors, le vieux pays des Voconces : c’est l’ossature même de la Drôme.

Éboulis feutrés de lichens, noirs défilés que les torrents ouvrirent dans les marnes tertiaires, ravins creusés si profonds, qu’on les croirait finissant de l’autre côté du globe ; toute une ambiance âpre, tragique, qui parait plus âpre et plus tragique sous un ciel d’une netteté annonçant la Provence, tout cela fait de notre Vercors un monde bien à part, « le plus isolé, le plus fermé peut-être. On n’y accède que par des cols ou des passages jadis inaccessibles ».

Saint-Julien-en-Vercors.

Avant la création de la voie des Goulels, les montagnards ne pouvaient communiquer avec Pont-en-Royans que par la crète de l’Allier. Piétons et mulets descendaient d’abord le bassin de la Vernaison jusqu’à l’entrée des gorges ; de là, ils atteignaient les cimes en suivant des sentiers où les chèvres elles-mêmes auraient pu cent fois se rompre le cou.

À 1,500 mètres au-dessus du niveau de la mer, le terrain devenant de plus en plus accidenté, on avait dû ménager des gradins dans le roc pour assurer la marche des bêtes de somme.