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MONTE-CARLO



À Monte-Carlo, ce soir-là,
Ayant vu fondre ma fortune,
Sur la terrasse, au clair de la
Toujours rafraîchissante lune,
Je me promenais ; et voilà
Qu’un vieil homme horriblement pâle,
Dont les yeux clairs semblaient d’opale,
Dont la voix grave était un râle,
Et tel le spectre de Banco,
Me dit dans la nuit violette :
« C’est le prince de Monaco
Le seul qui gagne à la roulette.

« Un jour, j’étais alors croupier,
Une que l’on nommait Thérèse
Sous la table me fit du pied ;
J’ai sept fois amené le treize