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Par une invincible habitude
M’attache à ton amour trompeur
Et me rend plus noire la peur
De rentrer dans ma solitude.

Or j’ai souhaité bien souvent
Quand je te voyais endormie,
Par une secrète alchimie
Capter ce parfum décevant

Qui sur ta lèvre rose rôde,
Distiller cet arôme cher
Qui s’évapore de ta chair ;
Et, pour ces essences qu’en fraude

Moi seul aurais su préparer
Dans l’or mat et le cristal lisse,
Je taillerais un pur calice
Où je viendrais te respirer.