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Mais, dans leurs amours vagabondes,
Hélas ! nos maîtresses s’en vont,
Emportant le secret profond
De leurs senteurs brunes ou blondes.

C’est en vain qu’elles ont laissé
Dans les grands flacons des toilettes
L’âme douce des violettes ;
C’est en vain qu’elles ont versé

Les œillets blancs et les verveines ;
Mais leurs parfums mystérieux,
Les chauds parfums luxurieux
Dissous dans leur chair et leurs veines,

Avec elles sont envolés !
Lorsqu’un jour, ô changeante, lasse
D’aimer, tu laisseras ta place
Vide en mes bras inconsolés,


Je retrouverai dans tes lettres
Au ton caressant ou moqueur
Tout ton esprit et tout ton cœur.
Te voyant si belle, les Maîtres,