Page:Donnay - Autour du Chat Noir, 1926.djvu/59

Cette page a été validée par deux contributeurs.


LA CAISSIÈRE



Depuis bien longtemps, chaque soir,
Devant votre comptoir de chêne,
Ô Caissière, je viens m’asseoir,
Esclave amoureux de ma chaîne,

Prêtre de votre déité,
Poète obscur et famélique,
Consommant, hiver comme été,
Une absinthe mélancolique.

Tandis qu’en des calculs profonds
Où vous plonge l’amour du lucre,
Derrière de grands carafons
Et de petits morceaux de sucre,