Page:Donnay - Autour du Chat Noir, 1926.djvu/44

Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’Empire par Marcelin, rajeunissait sa couverture. On raccourcissait la jupe de la danseuse, on coiffait l’officier du képi Saumur, on coupait les favoris de Monsieur, on supprimait la crinoline de Madame. Paris rajeunissait aussi sa couverture : bientôt l’expression fin de siècle avec tout ce qu’elle comporte de laisser aller, volait de bouche en bouche. Marianne, si désintéressée sous l’Empire, suivait le mouvement et, par-dessus le moulin de la bonne galette, jetait son bonnet phrygien. On sortait du boulangisme pour entrer dans le panamisme. On avait parlé du cheval noir du brav’ général, du corset noir de Mme  Moraines ; on parlait des gants noirs d’Yvette Guilbert, les femmes portaient des bas noirs, on chantait les refrains du Chat Noir et l’on voyait la vie en rose.

Et peut-on dire qu’il y eut « un esprit du Chat Noir ? » La vérité, c’est que chacun apportait là son esprit, et la résul-