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avait passé dans l’auditoire. Plus d’un parmi nous avait été bercé par ces romances chères à nos grand’mères :

Pauvre bouquet, fleurs aujourd’hui fanées !

Plus d’un peut-être se rappelait quelque vieil album, recueil de douze mélodies, et cette lithographie protégée par un léger papier de soie rose, représentant un vieillard qui ressemble à Béranger et qui contemple avec tristesse des roses desséchées.

Et quand notre camarade, le bon compositeur Paul Henrion quitta le piano, nous nous levâmes tous pour l’acclamer. Il était lui-même très ému et ne savait comment remercier. Et cet excellent homme dont les premières mélodies avaient paru en 1845 déclara à Jules Jouy que cette soirée était la plus belle de sa carrière.

Jules Jouy avait fait dans la chanson une révolution analogue à celle que les naturalistes et les impressionnistes avaient