Page:Donnay - Autour du Chat Noir, 1926.djvu/32

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chantâmes une chanson du bon compositeur Ben Tayoux, intitulée le Café ; nous aimions beaucoup ce vers :


Balzac n’a pas cessé d’en boire !


Et le refrain :


Café, liqueur universelle
Nectar aimé des dieux
Ton suave arome recèle
Un pouvoir mystérieux.


Nous la chantâmes, cette chanson, toute la soirée, en y découvrant à chaque reprise des beautés nouvelles et c’était Claude Debussy qui, tout plein d’une joie extrême, dirigeait notre chœur frénétique.

Un autre soir, Paul Verlaine vint s’asseoir à notre table. J’étais placé à côté de lui et c’était la première fois que je le voyais. Mon émotion était grande. Il mangea très peu, m’expliqua que l’abus des apéritifs peut fermer