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homme cabaretier. Venu de Châtellerault à Paris, en 1871, pour faire de la peinture, il avait fondé avec le sculpteur Wagner « l’École vibrante », dans le but de faire fraterniser l’Art avec la Littérature ; puis après l’École vibrante, l’École iriso-subversive de Chicago, pour lutter contre l’envahissement de l’Amérique par les Allemands. Enfin, il renonça à la peinture, sous le prétexte que le peintre Hawkins lui avait « chipé » sa manière. Alors, il fonda le Chat Noir et quand, rue Victor-Massé, les spectacles devinrent une exploitation fructueuse, on lui reprocha de gagner de l’argent. Tous les soirs, durant cinq ou six ans, la petite salle des fêtes fut pleine. Pour faire la parade, le boniment, Salis avait des dons singuliers, de la verve, de la blague, du bagout, de l’imprévu, un sens aigu de l’actualité. C’était merveille d’ouïr les commentaires dont il accompagnait L’Âge d’or de Willette ou la Berline de l’Émigré d’Henri Somm et surtout